Il traditore
Marco Bellocchio, Brésil, Italie, France, Allemagne, 2019o
Au début des années 80, la guerre entre les parrains de la mafia sicilienne est à son comble. Tommaso Buscetta, membre de la Cosa Nostra, fuit son pays pour se cacher au Brésil. Pendant ce temps, en Italie, les règlements de comptes s’enchaînent, et les proches de Buscetta sont assassinés les uns après les autres. Arrêté par la police brésilienne puis extradé, Buscetta, prend une décision qui va changer l’histoire de la mafia : rencontrer le juge Falcone et trahir le serment fait à la Cosa Nostra.
Depuis ses débuts I pugni in tasca (1965), l'Italien Marco Bellochio a réalisé une quarantaine de films, dont certains chefs-d'œuvre du cinéma politique ; à quatre-vingts ans, il présente aujourd'hui l'un des meilleurs films de mafia de tous les temps : l'histoire de la vie du mafieux repenti Tommaso Buscetta, qui a été le premier à dénoncer à grande échelle et a contribué à l'emprisonnement de 336 hommes de main et patrons. Bellochio dépeint l'ambivalence de Buscetta aussi éblouissante que la théâtralité des procès de la mafia : cinéma réaliste, épique et grand opéra à la fois.
Andreas FurlerLe Traître, bien plus qu’un énième film de mafia, vaut pour son étude cinglante de la circulation et de la concentration des regards ainsi que de la confrontation des paroles qu’il met en œuvre avec une rare précision, dans un contexte contemporain où le dire vrai, tout autant que le fait de regarder en face, semblent avoir perdu toute valeur.
Paola RaimanTout l'enjeu de sa mise en scène est de trouver dans les séquences de prétoire un lyrisme tragique et burlesque, quelque part entre opera seria et commedia dell'arte. C'est incisif et saignant sans que se profile l'ombre d'une empathie.
Xavier LeherpeurUne fois n’est pas coutume, Bellocchio arpente un territoire balisé, épuisé même, par le cinéma : le film de mafia. Mais il l’investit avec un souci du réalisme, une attention aux faits et à la psyché humaine et un sens psychanalytique de l’ellipse qui inscrivent sa fresque parmi les œuvres indispensables sur le sujet.
Nicolas SchallerMarco Bellocchio erzählt in seinem letztjährigen Cannes-Beitrag die Geschichte des Cosa Nostra-"Soldaten" Tommaso Buscetta, einem Kronzeugen in den italienischen Mafiaprozessen der Achtziger- und Neunzigerjahre. Wie so oft entfaltet Bellocchio entlang der Jahre und in Rückblenden die komplizierte, berührende Beziehung eines Mannes zu seiner Mafiafamilie, der er nur die Treue halten kann, indem er sie verrät.
Philipp StadelmaierRegisseur Marco Bellocchio (I pugni in tasca, Il diavolo in corpo) stellt die Verbrecher in all ihrer Brutalität und Lächerlichkeit bloss; im Gerichtssaal führen sie sich auf wie Kindergärtner. Pierfrancesco Favino füllt die Hauptrolle mit einer beeindruckenden körperlichen Wucht aus.
Gregor Schenker