Apenas el sol
Aramí Ullón, Paraguay, Suisse, Argentine, 2020o
Mateo Sobode Chiqueño, un membre de la communauté ayoreo, recueille les témoignages de ce peuple indigène qui a été expulsé de ses terres dans les années 1960. A l’aide d’un vieux magnétophone à cassette, il parcourt inlassablement la région aride du Chaco au Paraguay pour enregistrer les histoires et les chants d’autres Ayoreo. Comme lui, ils sont nés dans la forêt, libres et nomades. Ils n’avaient pas de contact avec la civilisation, jusqu’à ce que des missionnaires religieux les forcent à abandonner leurs habitudes et leur territoire ancestral.
Le deuxième long-métrage d'Arami Ullón laisse enfin s'exprimer une culture, celle des Ayoreo, jusque là réduite au silence. Avec un regard empreint de poésie et de respect, le réalisateur creuse dans les profondeurs de ses personnages à la recherche d’une vérité qui se situe au-delà de leurs paroles et se niche dans leurs gestes (enrouler le ruban magnétique des cassettes, tisser et coudre, gesticuler presque sans le vouloir), porteurs de vérités qui restent inscrites dans leurs corps malgré le déracinement.
Giorgia Del DonArami Ullóns Dokumentarfilm ist ein intimes Porträt einer exotischen Gemeinschaft und gleichzeitig schmerzhaftes Mahnmal für ein irreversibles Unrecht an den Ayoreo, die hier nur stellvertretend für viele andere Bevölkerungsgruppen mit ähnlichem Schicksal stehen. Bei einer ruhigeren Kameraführung hätten die von Schmerz und Ohnmacht gezeichneten Gesichter noch eindrücklicher gewirkt.
Teresa Vena