Un monde
Laura Wandel, Belgique, 2021o
À son entrée à l’école, Nora est divisée entre la volonté d’aider son frère victime de harcèlement et la nécessité de s’intégrer à cette nouvelle communauté. Partagée entre son père qui l’incite à réagir et son frère qui lui demande de garder le silence, Nora est prise dans un conflit de loyauté. Dans un premier temps solidaire de son frère, Nora en vient à le trahir pour tenter de sauvegarder son propre lien au reste de la communauté.
Ce que ce premier long métrage tenu de bout en bout nous dit du réel, sans jamais oublier de faire des images, d’être mouvement et son, est bien plus qu’un film à thèse, c’est une immersion, un voyage dans des sensations qui, bien que d’aujourd’hui, nous ramènent à notre enfance, à nos souvenirs et nos ressentis. C’est douloureux et poignant. Indispensable.
Isabelle DanelPorté par le regard attentif, précis et humaniste de Laura Wandel, incarné par des acteurs - enfants extraordinaires, Un Monde fait un sort à une vision disneyenne et bêtifiante de l’enfance. Dès le plus jeune âge, les gosses portent en charge à leur échelle les conflits de la société.
Serge KaganskiDans cet univers effrayant, véritable prison (le père, joué par Karim Leklou, ne peut parler à ses enfants qu’à travers des barreaux), Nora tente d’y voir clair et de tenir debout. Mais le monde reste flou et son quotidien est une succession de chutes et de coups. La solidarité entre frère et sœur, un temps mise à mal, existe fort heureusement. Des adultes doux·ces et compréhensif·ives aussi (la très gracieuse “institutrice” Laura Verlinden). Et il y a certaines étreintes qui ont de quoi désarmer le monde.
Emily Barnett